Skip to main content
Erweiterte Suche
Brief von Suzanne de Beringhen an Aufrere
Korrespondenz von Suzanne de Beringhen Herzogin von La Force an F. Aufrere
Brief von Suzanne de Beringhen an Aufrere
Brief von Suzanne de Beringhen an Aufrere

Korrespondenz von Suzanne de Beringhen Herzogin von La Force an F. Aufrere

Absender*in (1650 - 1731)
Empfänger*in
Datierung1719
BeschreibungTranskription:

Monsieur
C'est avec toute la reconnaissance poßible
que j'ay recu le precieux present que vous
avez eu la bonté de m'envoyer par Mr.
de Germain; j'en connois parfaitement
tout le prix, et je m'estimerois heureuse
si dans l'usage que j'en dois faire, je
pourois, en suivant vos expreßions me
trouver außi, animée du mesme zele et
des mesme mouvemens qui les ont
dictées, mais c'est une grace que je ne
peus attendre que de la vertu d'enhaut,

et que je vous supplie tres instamment
Monsieur, de demander à Dieu pour moy;
afin que je puiße profiter de vos
cheritables soins autant que je le
désire. Au reste comme le present
que vous m'avez fait, est de ces sortes
de biens que l'on peut partager -
sans les diminuér, je vay en faire
une copie pour l'envoyer à mon
pauvre fils, puisque c'est particulierem.
luy que j'avois en vue lors que je
pris la liberté de vous le demander.
S'il plait à Dieu d'accompagner
L'usage que j'espere qu'il fera de ces
excelentes priers, de l'efficace de
sa grace, je n'en connois point de
plus propres a toucher son coeur et
a y produire tous les sentimens d'un

ardent amour pour Luy et d'une veritable
et sincere conversion. Vous m'avez
promis, Monsieur, de ne l'oublier -
point dans vos Stes. Priers, et c'est sur
ce secours, bien plus que sur l'importation
des miennes, que j'appuyé mes faibles
esperances a son égard, car en l'estat
où je le voy, je n'oze me flatter, et
sans un miracle de la misericorde
de Dieu de qui les compaßions sont
par deßus toutes ses oeuvres, comment
romper tant de chaînes, et renoncer
a tout ce que le monde a de plus
séducteur et de plus engageant, pour
ne suivre plus que les lumieres et
les mouvemens, d'une conscience qui
n'est encore que peu éclairée, et dont
les faibles mouvemens sont continuellem.

combattus par tant de puißans interest
et de si tenders engagements, c'est dans ses
reflexions que je me pers, mais ce
sont ells enfin, qui me fontaneantir
plus profondement devant Dieu en
me reconnoißant si indigne des
graces que j'implore de sa misericorde
infinite, et qui sont si fort au deßus
de tout ce que nous pouvons et -
demander et penser, veuille t'il ces
graces salutaires, les accorder a la voix
du sang precieux de son St. fils, et à
l'interceßion continuelle de ce Divin Redempteur.
Je vous suis cependant, Monsieur,
extremement redevable, d'avoir bien
voulu me donner des aydes si utiles et
si bien choisies, pourm'acquitter des
devoirs que je desire avec tant
d'ardeur de pouvoir remplir fidellem.

Vous aßurant qu'on ne peut ester plus
sensible que je le suis, a ces marques de
vôtre complaisance et de vôtre bonté,
ny vous honorer plus que je feray
toute ma vie, estant tres parfaitement

Monsieur votre tres humble
servant
R. B. La Force
Sunbury le 17, Septembre 1719




KlassifikationArchivalie
Anzahl/Art/Umfang1 eigenhändiger Brief mit Unterschrift und schwarzem Siegel
ObjektnummerHHI.2016.G.1001.55
Institution Heine-Institut und Schumann-Haus
Abteilung HH Schriftstellernachlässe